L’histoire de Saint-Paul

Voici une brève histoire du village de Saint-Paul de Jarrat, selon les recherches et les écrits de Jean-Jacques Pétris.


 

Les premières traces écrites faisant mention d’une communauté appelée Saint Paul remontent dès les deux premiers siècles du premier millénaire : paroisse relevant de l’abbaye de Saint-Sernin de Toulouse (avec son annexe de Celles) et la fondation du Comté de Foix (distrait auparavant du Comté de Toulouse, puis de celui de Carcassonne).  

Cependant, si des documents écrits (rares à l’époque) n’existent pas auparavant, des traces archéologiques semblent démontrer une certaine occupation dès les premiers siècles de notre ère.  

Le bourg principal primitif (siège d’une seigneurie importante pour le Comté de Foix) ne se trouvait pas à l’emplacement actuel, mais autour du lieu-dit Le Castelet (colline au-dessus du cimetière actuel, rive droite du Scios) avec un château à son sommet (lieu stratégique oblige au cœur des tours reliant par feux le site de Caraybat surveillant la vallée de Lesponne, celui de Montgailhard et celui du Roc de Carol pouvant être directement en contact avec celui de Foix.).  

 

Autour, se trouvent les communautés de Saint-Paulet (où se trouve l’église de la seigneurie), Labat (qui deviendra indépendante suite à un mariage de la fille du seigneur de Saint-Paul), Langlade (siège d’une des premières forges du Comté de Foix) et Antras (village agricole et forestier, non loin du lieu-dit Roc de Carol, siège d’un hôpital).  

Des seigneurs importants dans l’histoire du Comté de Foix y siègeront (dont les Villemur qui y resteront plusieurs siècles en ayant un rôle majeur dans la politique comtale) mais aussi qui y impulseront une économie de premier ordre pour leur domaine (dépassant largement les contours de notre actuelle commune).  

Les aléas de l’Histoire entraîneront un conflit dans la succession du Comté de Foix : le seigneur de Saint-Paul milite, comme d’autres, pour Jean de Narbonne contre Catherine de Navarre. Celle-ci, en représailles, fera brûler le château seigneurial en 1486. Cet épisode entrainera, dans le siècle suivant, un affaiblissement notable de la puissance Saint-pauloise. 

L’on fit alors construire la demeure seigneuriale sur la rive gauche du Scios (où se trouvait déjà un moulin) et les demeures des notables de l’époque : c’est actuellement le « château » de la famille Dedieu et les maisons entourant la place Elie Bigeyre.  

Une église est construite alors à quelques distances. Au fur et à mesure, le village s’agrandit vers elle pour arriver, à la Révolution entre l’actuelle place du Coq et la rue du Cagnard, ainsi qu’au sud le long de l’actuelle rue centrale (réalisée après la construction vers 1725 du canal pris – sur le Scios et le Labat – qui était l’emplacement de la rue primitive).  

 

Le XIXè siècle verra les premières maisons au-delà du ruisseau de Mascasses avant que le XXè ne s’y étende et s’installe au-delà du ruisseau de Labat (direction de Celles). Enfin l’espace habitable du bourg, au début de ce XXIè siècle relie le bourg de Saint-Paul à celui de Saint-Paulet pour ne sembler former qu’une seule entité. 

Économiquement, le fief de Saint-Paul de Jarrat (Saint-Paul de Gerrat ou Garriat dans les textes anciens) saura toujours utiliser ses ruisseaux et fut essentiellement tourné vers la production du fer (extraction et fusion du minerai), d’autant plus que les seigneurs étaient propriétaires de lieux importants comme Freychenet où se trouvaient autant des mines que les forêts indispensables à la fusion. D’où la forge biscaïenne de Langlade, puis celle à la catalane de saint-Paul et des martinets (utilisation du fer pour la fabrication d’outils).  

Le XIXème siècle verra la fabrication du plâtre (minerai brûlé sur place et passé au moulin) avant d’être acheminé dans la région toulousaine. Toutes ces activités entraineront une activité commerciale importante, d’autant plus qu’une route reliant Bayonne à Perpignan est réalisée juste avant la Révolution et passant sur son territoire : des relais de diligences, des « rouliers » (transporteurs), auberges, gorgerons, commerces en tous genres s’y établissent. Des foires agricoles de renommée s’y organisent.  

Le choléra de 1854 annonce la mort de certains villages ; à la même période, la fin des forges à la catalane pour des hauts-fourneaux, puis le phylloxéra et la déprise agricole (avec un exode important) changeront le visage de la commune, avant tout agricole et industriel. Seule une activité nouvelle va surgir et donner de l’activité : le bois avec l’entreprise Barbe.  

Cependant la proximité de Foix et le cadre de vie vont redonner vie à la commune qui voit son espace habitable s’agrandir autant dans le bourg que dans les hameaux, entrainant, ainsi, des infrastructures nouvelles.